31 - Lors de la création de notre grille SIIPS au sujet des soins relationnels et éducatifs, nous avons trouvé dans l'ouvrage "la méthode SIIPS" chez Lamarre, une grille utilisée en psychiatrie qui précise un item "apprentissage de nouveaux comportements" en coefficient 10.
Tous nos patients sont présents dans l'établissement avec cet objectif. Cela impliquerait donc que pour tous nos patients il y ait une quotation 10 en SRE.
Est-il judicieux, ou non, de préciser cet item dans notre grille?
=> Pour le classement SIIPS des activités, l'intitulé "apprentissage de nouveaux comportements" doit être complété par plusieurs paramètres quantitatifs.
1) La notion d'emprise modérée ou majeure.
2) La prise en charge individuelle ou de groupe.
3) Le temps de soins individualisé.
Donc pour répondre a votre question pouvez vous me préciser:
Les patients on-ils globalement des soins Relationnels/éducatifs plus de 4 fois par 24 heures?
L'activité "apprentissage de nouveaux comportements" se fait elle en atelier? quelle durée /24 heures, combiens de participants et d'intervenant sur un atelier?
Enfin la globalité des soins relationnels et éducatifs ramené à un patient est elle autour de 30 minute/ 24 heures ou plutôt 1h15/ 24 heures?
Voici quelques précisions dont vous avez besoin:
- Les patients ont en moyenne 1 à 2 fois des soins relationnels et éducatifs par 24h,
- L'activité "apprentissage de nouveaux comportements"se fait en atelier et en entretien individuel. Les ateliers ont lieu 3 à 4 fois sur 7 jours, d'une durée de 1h30. En moyenne 10 participants, avec 2 intervenants dont 1 infirmier.
- La globalité des soins relationnels et éducatifs ramené à un patient est plutôt de 1h15/24h.
A partir de vos informations vous pouvez clairement coter le relationnel et éducatif au niveau 10.
Ce qui est cohérent à la fois sur le temps/24 heures et la fréquence et la durée de l'activité (apprentissage de nouveaux comportements) ce soins n'étant pas court la règle de 4 soins par 24/h ne s'applique pas.
Toutefois si un patient ne participe que partiellement à cette activité (2 fois par semaine ou moins) et que cela n'engendre pas d'autre soins relationnels, il faudrait alors le coter 4.
Enfin si un patient est très agité (épisode aigue) et qu'il demande une surveillance quasi continue alors vous le cotez 20.
30 - Il y a maintenant différent type de matelas anti-escares, dans la grille de quel type parle-t-on?
=> Dans certaines grilles en niveau 10 de soins de base il est spècifié matelas anti-escares. Il faut comprendre que l'équipe met enoeuvre ce dispositif à partir d'un seuil de risque évalué (type norton) donc il est plus simple de positionner le seuil de mise en place dans la grille (cela parle à tout le monde). Ce seuil peut varier pour un autre service et/ou pour un autre type de matelas.
remarque: Le niveau 10 correspond à un norton 12-14 et le 20 à un norton 5-12.
29 - Dans la grille de soins de base on indique "change x 4" pour le niveau 10 et "X 6" pour le niveau 20, or avec les changes actuels nous n'avons pas autant de changes ?
=> Effectivement les évolutions des produits à usage unique fait que l'on peut avoir moins de changes par 24 heures que dans la grille. Au delà du nombre de changes, Il faut concidèrer à la fois le 20 incontinence totales et le 10 incontinence importante et le fait que le niveau d'intervention est plus faible.
Donc on vat regarder si "change x 6" est équivalent "change (actuel) x 4" en terme d'emprise si oui l'argument vat au 20 sinon au 10.
Remarque: Un seul facteur (change x6) ne vat pas à lui seul donner le coeficient 20, il faut également des interventions dans tout les autres besoins à un niveau important.
Au delà du nombre de changes, Il faut concidèrer le 20 incontinence totales et 10 incontinence importante.
28 - nous avons malheureusement remarqué l'absence de codification supérieure à 20 spécifique à la réanimation ?
=> Historiquement pour la réanimation s'est coté 1, 4, 10, 20 comme le court séjour.
Un grand établissement de Marseille en 2001 a considéré que le coefficient 20 en soins techniques n'était pas suffisant pour lui, il a donc ventilé une partie du coefficient 20 sur des coefficients 45 et 70 à "dire d'expert" sans démarche de mesure (voir étape 1 de la méthode) ce travail a été malheureusement diffusé sans validation.
La grille de REA de 2001 (coefficients 45 et 70) est aujourd'hui invalide dans la mesure ou la base de la méthode est de décomposer les séjours en 4 groupes il convient d'utiliser une grille standard.
Le coefficient 20 (sur la grille standard) représente les soins très lourds (assistance continue, perfusion lourde réa, assistance respiratoire continue) se retrouvait sur des coefficients supérieurs (dans les coefficients 45 et 70).
Il y a en REA une proportion importante de patients à 20 (patients au maximum de soins techniques) ce qui répond parfaitement a la question les patients relèvent-ils principalement de la REA pour les soins techniques, et on s'intéressera à ceux qui ne le sont pas.
remarque: Il peut être difficile de revenir en arrière (comme pour l'ambulatoire ou l'on avait de coefficients 5 ou 17) que l'on a du également invalider. Il faut garder à l'esprit que la méthode est strictement la même quelle que soit la spécialité (parfois on fait de la quasi-REA en médecine), il y a une cohérence globale au 20, il doit avoir le même sens pour tous.
27 - Comment comptabiliser les changes de stomies ?
=> Si le patient est a domicile ou en institution il sera concidéré comme du soins de base (niveau 4), par contre en hospitalisation il sera comptabilisé en soins technique
Remarque : cette position se retrouve dans le décret de compétence aide soignante relative aux soins de stomie.
26 - Pour une même activité de soins faut-il tenir compte des conditions de réalisation des soins ?
=> Pour certains patients les soins requièrent la présence de deux soignants:
1er cas le patient obèse il faut majorer la toilette complète au lit.
2ème cas le patient agité on conserve le niveau, mais on cherche à valoriser les soins relationnels liés a cette agitation.
Donc si pour la plupart des cas l'intervention de deux soignants est argumenté par les soins, il ne faut pas négliger les autres facteurs descriptifs du patient.
Remarque : Le principe de la prise en charge individualisée fait que le travail en binôme des équipes n'est pas à priori systématique.
25 - Comment prendre en compte le temps de déplacement avec le patient?
=> Il faut distinguer le temps de brancardage qui est du soin indirect et qui ne doit pas être pris en compte
des temps de soins "faire marcher" "aide pour l'orientation" etc qui doit être pris en compte.
Remarque : Des services de rééducation profitent des déplacements des patient pour faire également du soin direct.
24 - Comment prendre en compte l'activité des patients entrants et sortants en hospitalisation traditionnelle?
=> Le premier principe est de toujours appliquer la même règle pour que les comparaisons historiques soient justes.
Une cotation correspond à 24 heures de soins, il faut donc coter les patients présents et les patients sortis
ou entrés durant les derniers 24 heures, mais pas les deux (entrants et sortants). Généralement on privilégie les entrants cela donne
des résultats d'une meilleure qualité prospective.
23 - Peut-on faire des SIIPS sur des activités de moins de 24 heures?
=> On peut utiliser la grille de cotation en ambulatoire, salle de réveil, HAD, Hôpital de jour...
Remarque : Précautions dans l'analyse des résultats:
a) Un patient dépendant pourra être coté autonome (il est arrivé ayant fait sa toilette, ayant mangé..).
La prise en charge n'est donc pas globale, il y a un décalage entre la terminologie est la quantification.
b) La valorisation est faite pour 24 heures or le patient ne reste que quelques heures.
Les résultats ne doivent pas être comparés avec ceux d'un service traditionnel.
22 - On me demande d'appliquer strictement les critères de la grille, et
parfois d'avoir une vision globale?
=> Chaque item de la grille de cotation doit être compris comme un repère pour la cotation, tout en sachant
que la prise en charge globale ne se réduit pas simplement aux actes de soins.
21 - Dans ma grille de cotation je lis que les soins pré-opèratoires sont du niveau 4,
dans mon service cela semble peu pour certains patients?
=> L'indication du niveau 4 pour les soins prés-opératoires ne doit pas être comprise de façon isolée si des actes techniques
plus complexe ou plus nombreux et de niveau supérieur interviennent au cours du jour pré-opératoire, ils prennent le pas
sur le niveau 4 et peuvent conduire à un niveau 10 ou 20.
20 - Nous faisons beaucoup de soins relationnels et éducatifs liés à l'écoute comment le coter?
=> Les soins relationnels sont immatériels et se traduisent par du temps passé auprès du patient,
parfois difficile à qualifier, avec le sentiment (non fondé) que ce temps peut être sujet à caution.
C'est une piste d'amélioration que de mieux formaliser ces temps et de les qualifier professionnellement
dans le dossier de soins.
Remarque :
C'est pourquoi les grilles récentes décomposent le soins relationnele & éducatif en 3 rubriques
information, relation, éducation. Certains établissements utilisent ces grilles comme base de diagramme
dans le dossier de soins, Cela facilite la formalisation et la cotation.
19 - J'ai un acte technique la transfusion qui induit un coefficient 20 or cela me semble beaucoup?
=> Un acte technique complexe fait occasionnellement sera beaucoup plus lourd qu'un acte réalisé
fréquemment au quotidien, mais il ne faut pas déroger au contenu de votre grille.
Remarque :
Cette question souligne l'importance d'avoir dans les services de soins des patients pour les quels
les gestes techniques complexe sont usuels.
18 - A quel moment de la journée faire les cotations?
=> Il n'y a pas de moment préconisé, même si le plus souvent les transmissions sont des moments à
privilégier, mais on retrouve aussi des périodes "plus calmes" pour les soignants sont plus disponibles
la nuit par exemple.
17 - Combien de cotations faut-il faire en Maternité?
=> On fait une cotation "maman" et une cotation "bébé", il y a généralement deux dossiers de soins.
16 - Que faire quand on hésite entre deux cotations?
=> Il arrive que l'on ne puisse choisir le coefficient on prend alors par convention le plus grand.
15 - Quand le soin est réalisé par les parents faut-il le prendre en compte?
=> On ne comptabilise que les apports de l'équipe de soins dans la prise en charge globale.
Dans votre cas si le bain est donné par la maman il ne sera pas comptabilisé, par contre si
vous formez la maman a ces gestes il faut le prendre en compte dans le relationnel.
Remarque :
Regardant les soins à l'hôpital de Bouaké (Côte d'Ivoire), on s'aperçoit qu'il y a peu de
soins de base, en effet les familles prennent en charge l'ensemble de ces soins, allant jusqu'a préparer
les repas dans l'enceinte même de l'hôpital.
14 - Une équipe mobile de soins palliatifs intervient dans mon unité faut-il prendre en compte son activité?
=> Oui, son activité est inscrite dans le dossier de soins elle fait temporairement parti de l'équipe de soins.
13 - D'autre paramédicaux kiné ergo donnent des soins sont-il à prendre en compte?
=> Non ils ne s'inscrivent pas dans le domaine de l'indicateur, sauf s'ils sont directement rataché à l'équipe de soins.
12 - Des patients viennent des consultations pour refaire des pansements doit-je les évaluer?
=> Ils ne sont pas hospitalisés donc pas de cotation. Si cela arrive souvent il faut alors compléter
l'évaluation SIIPS avec un comptage de cette activité,
11 - Un acte de soins ne se trouve pas sur ma grille de cotation?
=>Rechercher quel autre acte de soins ressemble du point de vue complexité, prégnance à cet acte
dans ma grille et l'utiliser en lieu et place pour faire la cotation.
10 - Un geste technique simple a été rendu compliqué de par l'état général du patient faut-il en tenir compte?
=>Un acte de soins et toujours individualisé donc jamais identique la méthode le classe donc autour
d'une valeur pivot. Il ne faut donc pas en tenir compte, par contre valorisez bien dans le dossier
de soins le soins relationnel.
9 - Un patient est en sur-poids et on doit être deux pour les transferts faut-il en tenir compte?
=>Il ne faut pas prendre en compte les moyens mis en oeuvres (deux soignants) dans la cotation.
8 - En Psychiatrie je ne me retrouve pas dans le découpage soins de base, soins téchniques,
soins relationnel et éducatif?
=> Effectivement par exemple le repas thérapeutique c'est à la fois du soins de base du
soins technique et du soins relationnel. Le raisonnement est plus sur des activités que sur des actes
d'où la difficulté, il faut donc répartir les activités sur les composantes base, techniques et relationnel.
7 - Avec mes collègues je ne suis pas d’accord sur une cotation en soins relationnel,
comment nous départager ?
=>Rechercher la nature de cette différence (écrit pas assez précis, prégnance du patient, charge mentale importante,
problème de communication…) et préciser ces éléments dans le dossier de soins. La cotation conduit à mieux
formaliser les soins relationnels et éducatifs.
6 - J’ai avec moi une élève IDE en formation et cela prend plus de temps faut-il en tenir compte ?
=>Non les conditions dans lesquels vous êtes organisé pour faire les soins n’entre pas dans la cotation
par contre si vous faîtes une étude des activités afférentes aux soins il y a un rubrique encadrement des élèves.
5 - J’étais en gériatrie et maintenant je suis en cardiologie ou nous avons des patients immobilisés, il me semble que
c’est beaucoup plus facile pour les soins de bases cela influe-t-il les cotations?
=>Oui car si dans les deux cas il y a suppléance, le niveau d’intervention de l’équipe peut être différent,
(par exemple un patient autonome a une toilette complète sans intervention de l’équipe). Il est donc important dans
la phase d’appropriation de préciser ce que l’on met sous chaque terme comme type d’intervention de l’équipe.
4 - Les aide soignantes peuvent-elle coter les soins de bases ?
=> Selon le décret de compétence ce sont les IDE qui ont la compétence de l’évaluation cela fait parti du rôle propre,
vous pouvez donc déléguer cette cotation sous votre responsabilité.
3 - Je côte tous les 7 jours et/ou le jour de la sortie pour un patient qui est resté 4 jours j’ai 10,10,1,1
je trouve que la cotation 10 n’est pas représentative du séjour ?
=> Sur l’étude de ce seul séjour votre question et pertinente, mais imaginez quez ce patient soient resté 1 jour
de plus 10,10,1,1,1 il aurait été coté 1. Donc globalement la convention prise ne modifie pas le résultat cumulé,
par contre, elle permet de classer de façon systématique ce qui est le but recherché.
2 - Je suis dans un service de chirurgie et j’ai deux jours de forte intensité, puis le reste du séjour de
faible intensité comme je côte tous les 7 jours et/ou le jour de la sortie, j’ai l’impression de lisser mon activité ?
=> Vous avez raison même si on a tendance à ne retenir que le cas défavorable (un patient coté 1 alors qu’il a été
coté 10 une partie de son séjour), c’est pourquoi le passage a une cotation quotidienne est vivement
conseillé dans votre cas.
Remarque :
C’est pourquoi pour symétriser le lissage en plus et le lissage en moins la cotation se faisait autour de la durée
de séjour une DMS à 4 donnait une cotation tous les 4 jours et/ou le jour de sortie. En 1984 la durée de séjour
étant à 7 le calcul a été simplifié pour être généralisé tous les 7 jours et/ou le jour de la sortie.
1 - J’ai l’impression de sous coter les soins relationnels et éducatifs ?
=> La plupart du temps, ce n’est pas une question de sous cotations, mais d’insuffisance d’information dans
le dossier de soins. On a les diagrammes de soins pour les soins de bases la prescription pour les soins techniques,
et des informations plus partielles pour les soins relationnels et éducatifs. Certain établissement utilise
la grille de cotation actualisée comme support de trame pour un document de suivie des soins relationnels et éducatifs
dans le dossier de soins.
Remarque :
Ne pas oublier que le soin relationnel et éducatif et l’espace du rôle propre et qu’il est une composante essentielle
dans la qualification d’une prise en charge globale. Il est donc essentiel de le valoriser, même si sa formalisation
dans le dossier de soins est complexe (trouver les mots justes capter des informations en tenant compte
de la « saillance » affective).